Le contexte historique


En 1940, la France est envahie par l'Allemagne en Juin après avoir subi une lourde défaite. Le territoire est occupé par l'armée Allemande et la France est coupée en deux. 

Le nord et l'ouest sont sous l'emprise de l'Allemagne et une zone libre est laissée au gouvernement du maréchal Pétain qui s'installe à Vichy.



Pétain engage la France dans la voie de la collaboration.

Désormais, toutes les libertés sont supprimées, les français doivent obéir aux lois allemandes et subissent les restrictions et la répression menées par les troupes d'occupation. 

Certains Français refusent d'accepter la domination du gouvernement allemand et entrent dans la Résistance. 

Certes, ils ne représentent qu'une minorité de la population, mais leurs actions, menées souvent aux périls de leur vie, a permis de mener la lutte contre l'occupant allemand et de libérer la France.


LA GUERRE DU RENSEIGNEMENT


Pendant la seconde guerre mondiale, les « guerriers de l'ombre » s'affrontent à l'échelle de la planète tout entière, y compris sur le territoire des États neutres, afin d'être sans cesse en mesure de communiquer aux décideurs militaires et politiques les éléments nécessaires pour anticiper les actions de l'adversaire. 

Connaître les intentions de ce dernier tout en veillant à protéger ses propres renseignements, distiller à bon escient des informations erronées afin de conduire l'ennemi à sa perte, telles sont en effet quelques-unes des principales missions assignées aux organismes chargés du renseignement entre 1939 et 1945. 

Dès lors, les moyens comme les méthodes employés font une large place à l'inventivité et s'appuient sur la duperie, voire même sur l'illégalité, dans un contexte de secret absolu. Churchill se plaisait à souligner qu'«en temps de guerre, la vérité est si précieuse qu'elle devrait toujours être préservée par un rempart de mensonges ».

Dirigé par le colonel Rivet, le 2° Bureau français, présente une articulation simple autour du service de renseignement (SR), et du service de centralisation du renseignement (SCR) s'occupant du contre-espionnage. 

Le SCR se camoufle ainsi derrière l'appellation de la société des travaux ruraux (TR) dirigée par le colonel Paillole, tandis qu'un SR Air et un SR Marine apparaissent. 

Après le débarquement allié de novembre 1942 en Afrique du Nord, un partie des agents de ces services partent poursuivre la lutte aux côtés du général de Gaulle dispose, lui aussi, de se propre organisation de renseignement et de contre-espionnage depuis la création, le 17 janvier 1942 par le commandant Dewavrin, alias « Passy », du Bureau central de renseignements et d'action militaire (BCRAM), rebaptisé le 28 juillet suivant BCRA. 

En dépit de relations complexes et de nombreuses rivalités, la fusion entre les services de la France libre et ceux rattachés au général Giraud intervient le 27 novembre 1943 à Alger avec la mise sur pied d'une unique Direction générale des services spéciaux (DGSS) placée sous les ordres de Jacques Soustelle.

À la suite de l'armistice de juin 1940 et jusqu'à l'entrée en guerre des États-Unis, les services secrets britanniques vont combattre l'Abwehr quasiment seuls. 

Winston Churchill, premier ministre depuis mai 1940, est un partisan convaincu de la guerre non conventionnelle, soutenant tout le long du conflit l'action de ses services de renseignement quand il ne va pas jusqu'à dicter leur conduite, leur concédant toujours plus de moyens. L'organisation des services britanniques est complexe : elle regroupe l'Intelligence Service ou MI6, chargé du renseignement extérieur et dirigé par Sir Stewart Graham Menzies, ainsi que le MI5, auquel est confié le contre-espionnage. 


                                                                       Winston Churchill

Ces deux structures d'avant-guerre sont renforcées, dès juillet 1940, par un nouvel organisme, le spécial Opérations Excecutive (SOE), qui se voit confier par Churchill en personne la mission de « mettre le feu à l'Europe » par le sabotage et la subversion. 

Même si en théorie le SOE doit se tenir à l'écart de la lutte pour le renseignement, ses activités auprès des mouvements de résistance en Europe, qu'il a pour tâche d'alimenter en armes et matériel, le conduisent fréquemment à empiéter sur la sphère d'influence du MI6. 

La section française du SOE (Section F), placée sous l'autorité du colonel Maurice Buckmaster, est assurément l'une des plus active et plus développées, actionnant pas moins d'une cinquantaine de réseaux au moment du débarquement de juin 1944. Chacun d'eux est fréquemment spécialisé dans un type d'action précis, qu'il s'agisse de sabotages, d'attentats, de parachutages ou bien encore de missions de renseignement. L'efficacité des services britanniques tient à deux atouts majeurs. Ils disposent tout d'abord d'un vaste réseau d'informateurs, agents permanents ou occasionnels, sélectionnés dans le pays cible en fonction de leurs possibilités d'accès aux sources du renseignement, qu'il soit d'origine militaire, diplomatique, scientifique ou industriel.


Le recrutement des agents s'est opéré généralement avant que les hostilités n'éclatent, comme en témoigne le spectaculaire « double cross system » que les Britanniques mettent en place dès 1937, alors que l'Abwehr s'efforce d'implanter sur le territoire anglais un réseau d'une dizaine d'agents dont l'un d'eux, « Snow », est déjà en contact avec l'Intelligence Service. 

Cet agent double va fournir aux services britanniques les clés qui leur permettront d'arrêter ou de »retourner », dès 1940, la totalité des agents allemands présent ainsi que tous ceux qui sont introduits par la suite. Encadrés par leurs officiers traitants, les nouveaux agents doubles ainsi recrutés, surnommés « double cross », donnent d'entrée de jeu un atout déterminant aux services de renseignement britanniques qui, tout au long du conflit, disposent d'informations capitales sur le fonctionnement de l'Abwehr, en Allemagne comme dans toute l'Europe occupée, sans que celle-ci ne soupçonne à aucun moment le subterfuge. 

Toutefois, l'une des principales sources du renseignement britannique demeure le décryptage des messages chiffrés transmis par les services allemands via la machine Enigma adoptée par la Wehrmacht dès 1937 puis, peu après, par la Kriegsmarine et le Luftwaffe. 

La grande-Bretagne dispose pour ce faire, depuis 1919, d'une structure spécialisée, la Government Code And Cypher School( GC and CS ), installée à Bletchley Park au nord de Londres. Reprenant les travaux effectués avant-guerre par les mathématiciens polonais et des spécialistes français, les cryptographes de Bletchley Park parviennent à décrypter régulièrement les messages Enigma de la Luftwaffe à compter de mai 1940 puis eux de la Kriegsmarine l'année suivante pour enfin lire en clair les textes de la Wehrmacht au printemps 1942.


Les renseignements ainsi collectés reçoivent la dénomination de «  Ultra », en référence au code secret de l'amiral Nelson à Trafalgar. 

En 1942-1943, les Britanniques sont en mesure de lire plusieurs dizaines de milliers de messages par mois, ce qui leur permet de connaître avec exactitude l'état de l'armée allemande, sa position, ses besoins logistiques, les opérations projetées par le haut état-major, et ainsi d'anticiper au mieux la riposte alliée. 

Le secret d'Ultra est sans doute celui qui est le mieux gardé de tout le conflit : seule une trentaine de personnes connaît son existence, révélée au grand public seulement dans les années 1970. La méfiance de Churchill est telle que pour protéger Ultra, il accepte même que des vies britanniques soient perdues pour empêcher les Allemands de comprendre que leur système Enigma est mis à jour. 

Ainsi, le Premier ministre britannique est mis au courant du raid prévu sur Coventry en novembre 1940 mais refuse de faire évacuer la ville afin de protéger sa source. Pourtant autant, les services secrets de sa gracieuse Majesté connaissent également des défaillances puisque la marine allemande est en mesure de crypter jusqu'à l'été 1943 le code naval britannique et ainsi d'emporter la première manche de la bataille de l'Atlantique grâce à ses U-boote. 

Ce n'est que grâce à l'adoption d'un appareil de cryptographie que la Royal Navy peut à la fin de 1943 renverser le rapport de force sur mer en sa faveur. L'entrée en guerre des États-Unis en décembre 1941 et la mise en place de leur service de renseignement, l'Office of Strategic Services (OSS) créé par le colonel Donovan sur le modèle du SOE, permettant aux Britanniques de disposer d'un appui considérable en matière de renseignement. De nouveaux réseaux voient le jour dans l'Europe occupée ainsi que dans les pays neutres comme en Suisse où le poste de Berne, dirigé par Allen Dulles, devient un des centres névralgiques du renseignement allié. 

Cet accroissement en hommes comme en moyens permet, par ailleurs de donner à la guerre du renseignement une dynamique nouvelle avec le développement en manœuvres dites d'intoxication, dont les Britanniques sont devenus les spécialistes, visant à leurrer l'ennemi sur ses intentions réelles. Ces dernières sont utilisées de manière systématique par les Alliés pour préparer et appuyer toutes leurs grandes opérations stratégiques et tactiques à partir du débarquement d'Afrique du Nord de novembre 1942.