Situation au début de la guerre

ROLAND CLERY

"Je suis né le 31 janvier 1927, j'ai 86 ans.
En 1939, j'avais 12 ans.
J'ai été élevé de manière patriotique par mon père qui faisait une carrière militaire. J'ai passé le concours d'entrée au Prytanée militaire de la Flèche, où j'ai été reçu. Je me destinais donc moi aussi à une carrière militaire.

Mon père a rallié le Général de Gaulle le 3 juillet 1940. Je ne l'ai revu qu'en 1946.
Avec ma mère et mes sœurs, on a quitté la Normandie où nous habitions pour aller dans le Sud de la France, au fur et à mesure de l'avancée des troupes allemandes. Tout le Nord de la France était dans le Sud. On s'est fixé en Auvergne, à Clermont-Ferrand.

Fin août-début septembre 1940, tous les réfugiés en zone Sud domiciliés en zone occupée pouvaient rentrer chez eux. Ma mère a fait la demande, elle a été acceptée, et nous sommes arrivés à Paris. On ne reconnaissait rien : tout était "vert de gris". Les Allemands avaient envahi les rues, les soldats étaient en uniformes verts.

Nous n'avions aucun contact avec les Allemands, les gens étaient malheureux. Les Français n'avaient pas la vocation à être occupés.

Je me suis fait inscrire au lycée Voltaire, avenue de la République, à Paris. J'y ai retrouvé mes copains. On crevait de faim.

A l'hiver 1940-1941, j'habitais uns sorte de HLM Porte des Lilas, sans chauffage central. Avec ma mère et mes sœurs, on allait le dimanche dans le métro pour se réchauffer.

Un jour, j'ai vu cinq de mes copains arriver avec une étoile jaune. On rentrait tous les midis à la maison pour manger, et on devait prendre le métro. Mais eux, qui étaient Juifs, devaient prendre le dernier wagon. C'était triste. Ils ne pouvaient pas aller au cinéma avec nous, dans certains lieux : les Allemands avaient interdit aux Juifs des tas de choses." 






LUCIEN DUVAL

Il appartenait au régiment de chasseurs alpins, qui a été dissout après l'armistice de juin 1940.

Il a ensuite rejoint l'armée d'armistice, puis a été démobilisé.

Ne voulant pas rentrer chez lui en Lorraine, où il aurait revêtu l'uniforme allemand, il a été contacté par un camarade soldat et a pu rentrer dans la résistance.